Femmes : pourquoi elles ont arrêté de porter des bas ?

19 août 2025

En 2023, les ventes de bas et collants ont chuté de 30 % en France par rapport à 2010, selon l’Institut Français de la Mode. Le code vestimentaire professionnel, longtemps rigide, tolère désormais jambes nues dans de nombreux secteurs.

Le confort prime dans les achats, reléguant les accessoires jugés contraignants au second plan. Pourtant, certaines enseignes de luxe continuent d’imposer le port de collants à leur personnel féminin, illustrant la persistance de règles disparates au sein même de la société.

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Un accessoire longtemps incontournable dans la garde-robe féminine

Durant les années 1950, posséder des bas n’était pas une option : c’était une évidence. Chaque femme, ou presque, rangeait précieusement plusieurs paires dans un tiroir réservé. Symbole affirmé du chic à la française, ce vêtement s’imposait comme la touche finale d’une silhouette impeccable à Paris comme en province. L’élégance passait alors par l’art du détail : la jambe gainée, discrètement sculptée, soulignait une certaine vision de la féminité.

La mode féminine, alors gouvernée par des codes stricts, fixait la norme. Le collant épousait la jambe, modelait la silhouette, et jouait la carte de la subtilité. Les bas accompagnaient tailleurs, jupes droites, chaussures vernies : impossible d’imaginer une tenue de ville sans eux. Yves Saint Laurent, maître de la modernité, ne s’y trompe pas : il les met en scène sur les podiums, sublime leur image et en fait un marqueur de raffinement.

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Les modèles se diversifient, du voile translucide au lycra opaque, invitant à explorer textures et couleurs selon l’humeur. Pendant ce temps, les chaussettes prennent leurs aises, montent, descendent, s’ornent de motifs. Mais le bas, lui, reste longtemps la clé pour franchir la porte de lieux publics ou d’institutions privées. Une jambe nue à l’Opéra ? Mal vu. L’absence de collant dans une banque ? Remarque assurée. Porter des bas relevait moins du choix personnel que d’une adhésion tacite à un ensemble de règles héritées, où la mode dictait la façon d’exister dans l’espace social.

Pourquoi les femmes délaissent-elles les collants aujourd’hui ?

Aujourd’hui, la tendance s’inverse. Dans les rues de Paris ou sur les places de province, les collants disparaissent. Cette évolution ne doit rien au hasard : elle traduit un bouleversement plus large, où le vêtement révèle les mutations de la société. Le pantalon, hier réservé, s’est généralisé : il libère le mouvement, facilite le quotidien, s’impose comme l’allié de toutes les situations. Fini la jupe comme passage obligé : désormais, chacun choisit librement sa tenue, sans pression extérieure.

La mode féminine ne trace plus une unique silhouette à suivre. Les tendances, portées par les défilés, les séries TV ou Instagram, célèbrent la diversité. Qu’il s’agisse d’une star internationale ou d’une inconnue influente sur les réseaux, la norme s’efface au profit de l’affirmation de soi. Les collants, eux, accumulent les griefs : fragilité, inconfort, contrainte. L’idée même de devoir gérer une maille filée agace.

Voici ce qui motive ce rejet croissant :

  • Praticité : plus besoin de perdre du temps à réparer ou remplacer une paire abîmée.
  • Émancipation vestimentaire : la liberté de porter ce que l’on désire, affranchie de conventions dépassées.
  • Influence des personnalités publiques : actrices, créatrices et mannequins assument la jambe nue, quelle que soit la saison.

La jupe se porte aujourd’hui avec des bottes ou à même la peau, sans que cela ne suscite de commentaire. Les collants, relégués au rang d’option, ne jouent plus le rôle de totem de la féminité. Ils deviennent accessoires, parfois même oubliés au fond d’un tiroir, au bénéfice d’un style plus souple, plus fidèle à la réalité quotidienne.

Évolution des normes sociales et influence des tendances mode

L’histoire du pantalon féminin en France ne se résume pas à une évolution de la garde-robe. Dès le début du XIXe siècle, il faut une dérogation spéciale pour qu’une femme ose le porter. George Sand, en 1830, brave les usages : porter l’habit masculin relève alors de la provocation, chaque sortie nécessitant une autorisation préfectorale. L’historienne Christine Bard raconte le long combat pour s’approprier ce vêtement, mené par des figures comme Rose Astié de Valsayre ou Chantal Leblanc, et popularisé par Marlène Dietrich, qui impose le tailleur androgyne sur les écrans et dans les rues de Paris.

Ce n’est qu’en 2013 que la loi parisienne interdisant le pantalon aux femmes disparaît officiellement, preuve de la ténacité des normes vestimentaires. Le développement des métiers féminisés, l’engagement politique, l’essor du prêt-à-porter et la force du tailleur-pantalon signé Yves Saint Laurent dans les années 1960 font bouger les lignes. Les femmes, jusque-là contraintes à la jupe et au bas, investissent l’espace public et professionnel en adoptant le pantalon.

Trois aspects marquent ce renversement :

  • Affirmation de soi : le vêtement devient le reflet d’identités multiples.
  • Référence culturelle : de la Seine à Hollywood, la mode féminine inspire, façonne, bouscule les imaginaires.
  • Droit de porter : une évolution patiente, résultat de combats politiques et sociaux.

Décennie après décennie, la mode redessine le profil de la femme. Les anciens carcans volent en éclats. Les codes vestimentaires se recomposent : les bas quittent le devant de la scène, tandis que le tailleur-pantalon devient synonyme d’autonomie.

femmes bas

Confort, praticité et nouvelles attentes : ce que recherchent les femmes

Désormais, le confort s’impose sans discussion. Porter des bas n’évoque plus l’élégance raffinée, mais bien souvent une contrainte, surtout pour les femmes actives. En France, la majorité cite d’abord la praticité : journées marathon, déplacements répétés, train de vie accéléré. Les collants, fragiles, serrés, glissants, laissent peu de place à la tolérance. Difficile de composer quand chaque minute compte et que les accros se multiplient.

La compression médicale, comme les bas ou chaussettes de contention, reste confinée au domaine de la santé : prescrite pour l’insuffisance veineuse, la prévention de la phlébite ou durant la grossesse. Ces accessoires techniques, jugés peu flatteurs et peu confortables en dehors de leur usage, séduisent peu dans la vie courante.

Trois attentes se détachent nettement :

  • Favoriser la circulation sanguine : la contention médicale s’adresse à des besoins ciblés, loin des préoccupations de style.
  • Liberté de mouvement : pantalons, jupes longues et chaussettes invisibles s’imposent, laissant les collants sur la touche.
  • Nouvelles attentes : priorité donnée à la légèreté, à la simplicité et au bien-être.

La société change, le rythme s’accélère, et les femmes revendiquent le droit de choisir une silhouette qui leur ressemble, sans se plier aux injonctions passées. Désormais, la circulation sanguine ou la gestion des jambes lourdes relèvent de solutions individualisées, loin de la logique du code vestimentaire collectif.

Dans ce nouveau paysage, les collants auront peut-être un sursaut, une renaissance inattendue. Mais pour l’heure, la liberté l’emporte : la jambe nue, elle, ne se démode plus.

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